KANSAS: The Prelude Implicit (2016)
Cela faisait 16 ans que Kansas n'avait pas sorti de nouvel album studio et l'arrivée de "The Prelude Implicit" a rempli de joie les fans comme moi du groupe américain. Depuis 2000 donc et l'album "Somewhere To Elsewhere", on avait dû se contenter de divers albums live car le groupe continuait à tourner (essentiellement aux USA) et de compilations capitalisant sur les succès passés comme "Point Of Know Return", "Dust In The Wind" et autres "Carry On Wayward Son"...
Personnellement j'ai découvert le groupe en 1977 grâce à l'émission Feedback de Bernard Lenoir sur France Inter au moment de la sortie du chef-d'oeuvre "Point Of Know Return" et de leur tube intemporel "Dust In The Wind" ! J'avais couru acheter le vinyle à la FNAC dès le lendemain... Cet album restera pour moi le summum de la carrière de Kansas même s'ils ont auparavant et par la suite sorti d'autres pépites. J'ai eu la chance de les voir sur scène en août 1981 à Annecy dans cette formation originelle pour la mythique tournée Rock '81 avec Foreigner, Rose Tattoo et 38 Special et c'est clairement eux qui avaient fait la plus forte impression ce jour là... Je ne les ai revus que 27 ans plus tard aux Pays-Bas au Arrow Festival mais les musiciens se sont alors contentés de reproduire fidèlement les tubes des années 70 sans grande motivation...
Pour ce nouvel album le line-up n'est plus le même qu'en 1981 puisque Kerry Livgren, le guitariste et parolier prodige, et Robby Steinhardt (violon/vocaux) sont partis depuis plusieurs années et même qu'en 2008 car le chanteur/claviériste Steve Walsh a jeté l'éponge il y a 2 ans. C'est Ronnie Platt qui a pris le relais et je dois dire qu'on ne fait guère la différence avec la voix originelle de Kansas ! Tant mieux car l'identité vocale fait partie intégrante du charme du groupe... Ronnie est secondé aux claviers par David Manion, fraîchement arrivé lui aussi dans la formation. Autre élément de l'identité autant musicale que visuelle des Américains, Rich Williams est fidèle au poste et assure toujours d'une remarquable façon les parties de guitare avec son légendaire cache-oeil de pirate et l'aide du second guitariste Zak Rizvi, encore un petit nouveau ! Le son de Kansas ne serait pas le même sans la présence d'un violoniste hors pair et c'est David Ragsdale qui assume avec beaucoup de talent ce rôle depuis le départ de Robby... Quant à la section rythmique elle est toujours composée du vétéran Phil Ehart à la batterie et du bassiste Billy Greer depuis plus de 30 ans, autant dire que les deux sont plus que complices !
Ce nouvel album marque un retour au vrai son de Kansas, en tous cas beaucoup plus que les précédents. Il faut remonter à "Freaks Of Nature" pour retrouver un vrai bon album de ces pionniers de l'AOR comme c'est le cas ici. A l'écoute notamment du morceau "The Voyage of Eight Eighteen", on est carrément replongé 40 ans en arrière à l'époque de "Leftoverture" ou de "Song For America". Oui l'album est de ce niveau là et je prédis à Kansas un avenir radieux s'il recommence à nous pondre des œuvres de cet acabit. Il ne leur reste plus qu'à venir nous rendre visite un peu plus souvent (5 concerts en 40 ans dans l'hexagone !) car leur public européen en a un peu assez de ne les voir qu'en DVD et les réclame à corps et à cris...
Merci à Valérie Reux.
Olivier Carle